13.1.11

Le Corricolo, d'Alexandre Dumas

J'ai donc poursuivi l'écoute du voyage de Dumas dans le Sud de l'Italie. Le Corricolo est consacré à son séjour à Naples et dans ses environs. L'auteur y mêle, comme à son habitude, les péripéties de son voyage, ses commentaires sur les lieux qu'il visite et leur histoire, ses observations sur le mode de vie local, et les anecdotes qu'on lui raconte. J'ai eu je l'avoue un peu plus de mal à le suivre dans les rues de Naples qu'en Sicile. Parce que je connais Naples assez mal, il faut l'admettre, parce que la ville sans doute a davantage changé que les sites archéologiques de la Sicile, mais aussi parce que les anecdotes historiques y sont plus foisonnantes, à l'image sans doute de l'histoire chahutée de ce "Royaume des deux Siciles". Mais j'ai eu un peu de mal à repérer ce qui était l'histoire contemporaine de Dumas, et ce qui concernait des époques plus anciennes. Bien qu'authentiquement pittoresques, je n'ai pas été séduite par les nombreuses anecdotes à propos du "roi Nasone", surnom populaire de Ferdinand 1er des deux Siciles, au règne assurément tourmenté, et fondateur du musée archéologique de Naples, dans les lieux où on le visite encore, le palazzo degli Studi, et qui regorge de trésors, issus notamment des fouilles d'Herculanum et Pompéi.

Dumas évidemment visita ces sites antiques. Les fouilles d'Herculanum cependant n'étaient pas dans l'état où elles sont aujourd'hui présentées : il fallait descendre avec des torches dans de sombres galeries, qui ne permettaient pas de se rendre compte de la beauté des différents bâtiments, maisons, termes ou palestre, et qui visiblement découragea Dumas. Il arriva donc avec un préjugé négatif à Pompéi, dont la nostalgique poésie le séduit visiblement moins que Gautier, qui en restitue une vision plus lyrique. Je ne suis pas parvenue à identifier toutes les maisons et tombes qu'il nous décrit, hors bien sûr la Maison du Faune, où il se livre à une réfutation en règle de la dizaine d'interprétations données par les spécialistes de l'époque concernant la mosaïque d'Alexandre, dont l'original était encore en place. L'une au moins de ses réfutations est fausse, puisque les archéologues actuels définissent bien cette mosaïque comme la victoire d'Alexandre le Grand contre Darius III, roi des Perses. Lui ne hasarde aucune théorie, se contentant de démolir celles des autres, avec une certaine érudition (il avait lu les textes des anciens), mais c'est un peu fastidieux... et fat, pour employer un terme de l'époque. En revanche, son érudition est précieuse pour déchiffrer les affiches en latin, peintes directement sur les murs des bâtiments, et la lecture du chapitre qu'il a intitulé "Petites affiches" est à la fois instructive et savoureuse.

Après cette écoute de la lecture offerte par Horacio sur Litterature audio.com, j'ai eu envie d'aller jeter un œil sur Le Capitaine Aréna, qui se situe entre Le Speronare et Le Corricolo, contant le parcours de Dumas en Calabre, où il vécut un terrible tremblement de terre à Cosenza. Je ne me suis pour ma part plongée que dans le chapitre qui relate sa visite de Paestum, site antique qui m'a particulièrement charmée lorsque je l'ai visité (hum, mes photos sont encore dans un coin de mon disque dur, j'ai abandonné en cours de route la mise en ligne de mes réguliers séjours en Italie...). Mais là encore, les fouilles n'étaient pas aussi étendues qu'actuellement, et surtout il n'y avait pas de musée pour montrer et expliquer les trouvailles faites sur le site, qui permettent de mieux en appréhender l'intérêt...

Aucun commentaire:

Related Posts with Thumbnails