21.3.11

La Princesse de Clèves, de Madame de La Fayette

Qui eut pensé qu'un jour lire La Princesse de Clèves serait un acte politique, une révolte, une rébellion ?

Croyant faire un bon mot, tenté de populisme sans doute, notre imbécile de Président n'a fait que confirmer son inculture, et son mépris pour les sentiments élevés, la délicatesse et la vertu qui sont mis en valeur dans l'ouvrage de Madame de La Fayette, qui ouvrit la voie au roman moderne. Sans certainement mesurer combien ses attaques répétées envers ce livre dévoilaient surtout sa propre vulgarité, démasquaient son désir d'anéantir la culture qui lui manque tant, et qui fait des gens éduqués des citoyens aptes à voir clairement son incapacité à  bâtir pour la France un destin à la mesure de son histoire et de sa civilisation, il a fait de ce livre un étendard rassemblant tous ceux qui croient aux vertus de la culture, à la grandeur de la littérature. Destin inattendu pour un livre si sage, où la vertu touche au sublime...

La magie du XXIème siècle, c'est que ceux qui n'ont pas le courage de se plonger dans le volume peuvent se contenter de brancher leurs écouteurs sur la très belle lecture de Janico, pour Litterature audio.com, qui restitue, musique à l'appui, et une belle voix féminine en contrepoint pour incarner la Princesse de Clèves, toute la beauté du texte.

En pleine Renaissance, dans une cour agitée de plaisirs, de passions, d'intrigues amoureuses ou de pouvoirs qui s'emmêlaient souvent, alors que le Roi lui même était gouverné par une reine des plaisirs, Diane de Poitiers, Mademoiselle de Chartres fait grande sensation lorsqu'elle apparaît dans cette société. Instruite par sa mère du danger des passions sentimentales qu'elle ne soupçonne pas encore, elle épouse Monsieur de Clèves, très épris d'elle, sans savoir ce qu'est l'amour. Elle le découvrira, avec un effroi mélangé de frissons, en faisant la connaissance de Monsieur de Nemours, un galant à qui ne résistait aucune femme, mais qui renonce à toutes pour aimer la seule qui lui tiendra tête, toute sa vie durant.

Passion, jalousie, remords, le roman explore tous les tumultes du sentiment, que cette belle femme tiendra en lisière pour préserver d'abord sa réputation, mais pour finir l'idée même qu'elle se fait de la vertu, et de la fidélité quelle doit à son mari, au mépris de ses propres inclinations.

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