30.8.09

Club Dumas, d'Arturo Pérez-Reverte

Comme à l'accoutumée, j'ai passé un bon moment avec Arturo Pérez-Reverte.

J'aime ses héros ambigus, qui tentent de se montrer plus méchants qu'ils ne sont pour se protéger et colmater leurs blessures intimes... qu'ils parviennent parfois à cicatriser sans l'avoir cherché, sans y croire vraiment, mais en acceptant ce qui se présente, avec un fatalisme incrédule.

J'aime son écriture précise, ses descriptions focalisées sur le plan resserré de l'action et la physionomie des personnages.

J'aime sa manière de nouer les intrigues autour d'objets du passé (comme dans Le Tableau du Maître flamand, sans doute un de ses meilleurs titres), dont les secrets ont traversé les siècles pour (peut-être...) se révéler à notre époque, ranimés par des individus aux intentions parfois ingénues, parfois franchement machiavéliques.

Dans Club Dumas, le manuscrit des Trois Mousquetaires voit son destin entremêlé avec un vieux traité de démonologie, les Neufs Portes du Royaume des Ombres, imprimé à Venise en 1666, et sensé permettre l'invocation du Diable en personne par celui qui en décryptera les clefs.

Corso, chasseur de livres rares à la solde des libraires et des bibliophiles, tente de démêler les fils et de comprendre les liens entre ces deux ouvrages. Un sosie de Rochefort semble cependant déterminé à lui barrer la route, et une plantureuse, mais vénéneuse veuve blonde (Milady ??) est prête à tout pour récupérer le manuscrit du Vin d'Anjou, chapitre des Trois Mousquetaires cédé par son défunt mari à un libraire ami de Corso.

Aux frais de Varo Borja, libraire à Tolède et bibliophile sans scrupule, Corso se rend au Portugal puis à Paris, pour rencontrer les propriétaires des deux autres exemplaires connus des Neufs Portes du Royaume des Ombres, personnages fantasques et hauts en couleurs. Il voyage sous la surveillance d'une certaine Irene Adler... (célèbre héroïne de Conan Doyle), jeune fille ravissante, dont Corso ne parvient pas à identifier pour qui elle travaille.

Comme toujours chez Pérez-Reverte, l'intrigue est bien menée, sans temps mort, l'auteur prenant cependant le temps de donner au lecteur tous les détails dont ses héros disposent pour résoudre l'énigme. Le livre est ainsi parsemé de gravures et de petits schémas explicatifs tracés par Corso. On y apprend aussi quelques techniques anciennes d'impression et de reliure, et des procédés de restauration de livres anciens.

Le tout est généreusement arrosé de gin Bols, carburant de prédilection de Lucas Corso. Mais je ne saurais pas vous dire si cette marque est vraiment meilleure que les autres : il semble qu'on ne la trouve pas en France. A lire donc dans un bar espagnol pour se mettre totalement dans l'ambiance !

Peu de critiques de lecteurs, mais je n'ai fait il est vrai qu'une recherche rapide. Sur le forum Hyjoo, les lecteurs sont plutôt enthousiastes, pour ce livre et Pérez-Reverte en général. Sur le Club des rats de biblio-net, une seule critique, mitigée.

J'ai lu ce livre dans le cadre d'un partenariat entre Blog-O-Book et Le Livre de Poche, que je remercie de m'avoir envoyé ce livre. J'ai en particulier apprécié de pouvoir choisir ma lecture au sein d'une liste d'ouvrages.

2 commentaires:

Jules a dit…

La reine du Sud ce cet auteur traîne dans ma PAL depuis des siècles comme si j'avais peur de ne pas aimer, mais ton commentaire me rassure sur cet homme!

keisha a dit…

Jamais lu cet auteur, et pourtant il semble avoir des qualités!!!

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