1.5.11

Les frères Karamazov, de Dostoievski

Il parait que Freud avait été captivé par ce roman. Quoi d'étonnant ?

Meurtre d'un père en concurrence amoureuse avec l'un de ses 3 fils, culpabilité telle qu'elle est vue par la société, mais aussi par chacun des coupables potentiels, religion et réflexion métaphysique, honneur et apparences, haine et amour, folie, sacrifice et rédemption sont autant de thèmes fouillés par l'auteur dans ce gros pavé (22 heures pour la version audio), dont l'écoute est tout à fait captivante, et sans aucun doute plus digeste que la lecture.

Ce qui est absolument fascinant chez les auteurs russes (je suis maintenant plongée dans Anna Karénine dont je vous parlerai bientôt), c'est la lumière crue qui éclaire les personnages, les fouille jusqu'au tréfonds, dépouillant tous les masques pour laisser voir le fond de l'âme, et la logique interne qui anime chacun d'entre eux. La complexité des idées et des sentiments y est analysée avec une grande clarté, ne laissant pas de place à une interprétation simpliste ou manichéenne. Le lecteur y est interpellé quant à sa propre complexité, poussé à s'interroger sur ce qui constitue l'humanité, et sur la manière dont on peut interpréter différemment l'action des uns et des autres selon le point de vue qu'on adopte. C'est la grande force de ce roman de Dostoïevski, qui donne à réfléchir sur les questions morales sans pour autant nous faire la morale.

Le tout ficelé dans une trame romanesque digne des meilleurs polars, où l'on ne découvre que tard dans le roman le coupable du meurtre, après une analyse en règle des mobiles susceptibles d'animer deux des trois frères qui détestent leur père. Un ouvrage magistral dont on ne peut que conseiller la lecture, réellement facilitée par la version audio offerte par René Depasse sur Litterature audio.com.

Pour se convaincre de l'intérêt de cette lecture, on peut aussi consulter "Sept bonnes raisons d’ouvrir un bouquin de Dostoïevski" sur le blog "Carrefour de l'Obélisque".

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce roman n'est absolument pas indigeste en version papier! :) Dostoïevski se dévore toujours.

Hélène a dit…

certes, mais c'est encore plus facile quand on vous le lit :-)

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