2.3.11

La Religieuse, de Denis Diderot

La présentation de cet ouvrage, qui fleurait son scandale, fut je dois bien l'avouer l'une des raisons qui me donna envie d'écouter ce livre. Mauvaise raison !

"Effrayante satire des couvents", en dit Diderot lui-même, à coup sûr scandaleuse pour ceux qui s'imaginaient, comme ce fut longtemps la mode de le croire ou du moins de le proclamer, que les hauts murs des couvents protégeaient les âmes pures des viles tentations du monde...

Depuis le XXème siècle, on sait que "l'enfer, c'est les autres", et que toute vie en société, fut-elle recluse, et peut-être a fortiori recluse, fait ressortir tous les travers de l'âme humaine, et toutes ses perversions. Les couvents ne font pas exception à la règle, et Diderot semble avoir dans son récit rassemblé les pires turpitudes qui aient pu s'y dérouler... et elles sont loin d'avoir la drôlerie de celles que l'on peut lire dans le Satyricon ! Jalousies, mesquineries, vexations, cruautés, punitions en tous genres, sadiques ou masochistes, et bien sûr homosexualité, rien ne nous est épargné. La pauvre Sœur Suzanne, belle jeune fille dont le seul tort est d'être une fille adultérine, mais que la faute de sa mère contraindra à prendre le voile en dépit de sa volonté, en verra de toutes les couleurs, avant de parvenir, peut-être, à s'échapper de cette hypocrite et odieuse prison.

Si l'édification n'est pas forcément un défaut dans une œuvre littéraire, j'avoue que l'espèce de complaisance avec laquelle toutes ces horreurs sont détaillées, sous la plume naïve de Suzanne que Diderot fait parler, m'a quelque peu écœurée.

Pas mon meilleur souvenir de livre audio, malgré le talent de Pomme, une lectrice sensible que j'aime beaucoup par ailleurs. A retrouver sur Litterature audio.com.

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