
Dans la famille de Philippe Grimbert, le secret est consistant, l'enfant perspicace... et l'individu solide d'avoir été capable d'y faire face aussi magistralement. Rassurant pour les patients du psychanalyste, et fascinant pour les lecteurs de l'écrivain.
Si à titre personnel j'ai davantage été touchée par les propos de La petite robe de Paul, j'ai été épatée par Un secret. Comme dans son premier livre, l'écriture est sobre, sans pathos, et plonge au plus profond de l'intime, sans jamais basculer dans l'impudeur. Le poids du sujet n'empêche pas la légèreté, voire la poésie, et j'aime bien la manière dont il reconstitue la rencontre de ses parents, dont il devine les secrets de leur entente.
Bien sûr, on peut retenir la leçon de vie, qui en effet est l'un des fils conducteurs de la psychanalyse : pouvoir dire les choses, leur faire face, ne pas juger, et... évacuer les inutiles culpabilités, comme si la psychanalyse devait d'abord nous délivrer de la pression judéo-chrétienne.
Philippe Grimbert dit au passage des choses que les témoins de la Shoah disent peu sur les conséquences d'un génocide au plus intime des familles. Bref, une intéressante et émouvante plongée dans l'humain, qui mérite la lecture, comme les distinctions qui lui ont été décernées.

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