Parfois, après la lecture ou l'écoute d'un seul livre, j'ai envie de continuer avec le même auteur pendant un petit moment... C'est toujours intéressant de lire plusieurs ouvrage du même auteur, de se familiariser avec son univers.
Avec Jules Verne, on voyage. Et j'ai accompagné mes dernières lectures de fréquentes consultations de mon atlas ou d'une Google map pour me faire une idée plus précise du chemin parcouru par les héros, qui m'ont plongée dans des contrées dont je ne savais parfois presque rien, sans sortir de mon fauteuil moëlleux.
J'ai commencé mon périple avec Les enfants du Capitaine Grant, qui m'a permis de réviser ma géographie de l'hémisphère austral. Elle en avait bien besoin !
Lord Glenarvan, alors qu'il sort étrenner son yacht tout neuf au large de Glasgow, récupère, dans l'estomac d'un requin pêché par son équipage, une bouteille de champagne renfermant, en trois langues, le message de détresse du Capitaine Grant, dont le Britannia a fait naufrage le long du 37ème parallèle. Déchiffrant l'énigme tant bien que mal, et la marine anglaise refusant d'envoyer un navire porter secours à son ressortissant, Lord Glenarvan décide d'accomplir la mission par lui-même, embarquant sur le Duncan, outre l'équipage régulier du yacht, sa jeune épouse, les deux enfants du Capitaine Grant, et Paganel, un géographe français monté sur le bateau par étourderie, et qui fera montre d'une mémoire et d'une érudition étourdissantes.
Le message déchiffré leur laissant entendre que le Britannia a fait naufrage sur les côtes de la Patagonie, c'est d'abord vers la pointe de l'Amérique du Sud que se dirige le bateau, déposant à terre une partie de ses occupants, qui traversent le continent à pied. Parvenus sur la côte Est après moult péripéties, ils doivent se rendre à l'évidence : ils ont mal interprété le message. Au final, ils longeront le 37ème parallèle sur toute la circonférence de la terre, les aventures parfois très périlleuses de ces sauveteurs étant émaillées des descriptions géographiques et historiques de Paganel, qui permettent de se faire une idée assez précise des lieux traversés. Elles m'ont permis de prendre conscience que l'Australie et la Nouvelle Zélande avaient été colonisées au milieu du XIXème siècle, donc assez récemment, dans des conditions historiques que je ne connaissais pas.
Les personnages sont attachants, leurs aventures rocambolesques, leur courage évidemment édifiant, et la leçon de géographie ma foi tout à fait instructive.
Bravo et merci à la lectrice de Litterature audio.com, Orangeno, pour son exploit au long cours : plus de 23 heures de lecture.
Enchantée de ce voyage au long cours, j'ai poursuivi par L’Étoile du Sud, qui se passe en Afrique du Sud, dans les terrains diamantifères qui ont suscité une fièvre équivalente à la ruée vers l'or sur le continent africain.
Une fois n'est pas coutume, les exploits du jeune Cyprien, géologue en mission sur la terre africaine, sont motivés par l'amour d'une jeune fille, Alice Watkins, qu'il n'a aucune chance d'épouser, n'ayant ni titre ni fortune lui permettant d'y prétendre. Après une tentative infructueuse de se livrer lui même à l'exploitation minière d'un petit carré de concession, il passe à la mise en œuvre de ses connaissances théoriques, et parvient à fabriquer un magnifique diamant artificiel, qui lui vaut la haine des mineurs de la région, mais dont il espère qu'il lui permettra de conquérir la main de sa belle. Mais voilà : le diamant disparaît, et Cyprien devra le disputer à trois aventuriers prêts à tout pour se débarrasser de leurs rivaux, conquérir la belle - promise par son père à celui qui retrouvera le diamant-, et, surtout peut-être, mettre la main sur le fabuleux diamant...
La conclusion est à la fois cocasse et très morale, comme souvent dans la littérature de cette époque, qui sans doute devait contribuer à l'édification des masses :-)
La lecture de Bernard est très agréable, et je l'en remercie.
Les Tribulations d’un Chinois en Chine m'avaient toujours intriguée par son titre. Ce voyage initiatique, fuite de l'ennui, rencontre du danger, ou réflexion sur la sagesse, pour être rocambolesque et semé d'embûches, ne m'a pas réellement passionnée je dois le reconnaître. Il vous est proposé par la belle voix de Carole Bassani-Adibzadeh.
Je viens de terminer ce "cycle Verne" par l'écoute de Vingt Mille Lieues sous les mers, que, croyez le ou non, je n'avais jamais lu ! C'est l'écoute du livre d'Anna Galore qui m'a donné envie de passer un peu plus de temps sous les eaux.
J'ai donc embarqué dans le Nautilus, l'étonnant et futuriste sous-marin du mystérieux Capitaine Nemo, en compagnie de Pierre Arronax, naturaliste français spécialiste des espèces marines, de son domestique Conseil, et d'un chasseur de baleine canadien, Ned Land, pour un nouveau voyage.
Heureusement, la dynamique lecture de Damien Genevoix sait rendre digestes les longues listes de noms savants qui décrivent la flore et la faune rencontrés... et certaines péripéties du voyage sont tout à fait haletantes !
J'ai cru halluciner en lisant les chapitres sur le Pôle Sud, et me suis donc précipitée sur Wikipedia (de l'intérêt d'écouter sur une tablette connectée à Internet), pour m'apercevoir que l'exploration de ces terres australes étaient postérieures au roman de Jules Verne, et que l'auteur a donc exercé son imagination à partir des hypothèses scientifiques de son époque.
C'est là d'ailleurs l'intérêt majeur de lire l’œuvre de Jules Verne de nos jours et à l'âge adulte : la psychologie des personnages, pas très fouillée et relativement conventionnelle, même si certains personnages sont de réelles "figures", ne nous apprend pas grand chose sur la nature humaine, au contraire des caractères campés par Balzac ou Zola. En revanche, Verne visiblement se documentait pas mal sur les dernières découvertes de son époque, et exerçait habilement sa logique personnelle pour rendre plausibles les inventions techniques qu'il décrit dans ses ouvrages, comme il a du passer pas mal de temps dans les cartes de géographie pour tracer le parcours de ses héros, et nous faire voyager avec eux. Il y a donc des choses à apprendre, des mises en perspective à faire, un peu de lecture encyclopédique complémentaire à réaliser pour bien discerner le vrai de l'imaginaire... ou simplement de l'inconnu scientifique de l'époque, pour trouver un intérêt certain à ces lectures. Le travail d'imagination de l'auteur est également remarquable, il "se lâche", comme on dirait de nos jours, avec un vrai bonheur... qui doit continuer de ravir des lecteurs adolescents, et qui parfois je l'avoue m'a aussi emportée...
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