29.12.11

Une nuit à Pompéi, d'Alain Jaubert

Journée d'entre deux fêtes, vacances, aucune obligation, solitude à la maison, voulue pour un vrai repos que je ne laisserai troubler par personne, l'occasion donc de se laisser guider par la seule envie du moment, et de renouer avec un plaisir que la vie agitée me laisse rarement : lire, et ne rien faire d'autre. Bouger seulement pour grignoter un reste de fruits exotiques des agapes de Noël, les tranches d'un délicieux panetone italien, et siroter une coupe de champagne avant qu'il ne soit éventé dans le fond du frigo. Et plonger dans Une nuit à Pompéi, trouvé dans la librairie du Musée Maillol visité la semaine dernière à l'occasion de l'exposition Pompéi, un art de vivre. Toujours captivée par la cité antique que j'ai déjà visitée deux fois, je continue d'explorer la littérature qui l'évoque, historique ou romanesque.

Alain Jaubert parle bien de la région de Naples, en tous cas pour qui la connaît. Et de ses aventures érotiques dans la baie dominée par l'imposant et inquiétant Vésuve, que je peux voir de la fenêtre de la cuisine chez Maria les jours où il  n'est pas noyé dans les nuages, et qui surplombe le Forum de la cité antique à jamais endormie, mais vivante pour toujours pour les archéologues et les rêveurs.

Bien sûr, raconter une épopée érotique dans les vielles ruines n'est pas vraiment nouveau, Gautier l'a fait en son temps, et l'exercice pourrait même sembler assez convenu, tant il est tentant de s'approprier ainsi de tels lieux, de leur redonner vie à sa manière... d'autant que Pompéi regorge de témoignages d'une vie sexuelle apparemment assez libérée. Jaubert nous livre ses frasques (ou ses fantasmes ?) avec suffisamment de délicatesse et de poésie, d'érudition pas trop pédante, pour que le divertissement soit agréable, pimenté d'historiettes que la 4ème de couverture nous présente comme "digne des Mille et une nuits", mais que je rapprocherais plus volontiers du Decameron de Boccace. Quelques heures de rêveries qui permettent une fois de plus de se remémorer les belles ruines, de revoir mentalement les plus belles constructions du site, d'errer encore et encore dans les rues pavées où j'espère que j'aurai encore l'occasion d'aller user mes semelles... et dont je sais, quoiqu'il arrive, que je ne les oublierai jamais.

 Si les journalistes et les libraires ont plutôt aimé (Télérama, où Christine Ferniot nous lit le début du roman à l'occasion de sa sortie en Poche, Le NouvelObs, Librairie Pantoute, Femme Actuelle), les bloggueurs sont plus circonspects (Carnets de Sel, Lycée Poincaré).

Il est vrai que, selon la formule bien connue, la pornographie est l'érotisme des autres... et qu'on n'est donc pas obligé d'entrer dans la fantasmagorie personnelle de l'auteur.

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