Bon, pas mon genre littéraire préféré, mais c'est un bon thriller psychologique, avec une histoire qui fonctionne bien, et des petits indices qui laissent deviner au lecteur, subtilement, que les choses sont en train de déraper.
L'histoire commence lorsqu'Alice découvre, en allant arroser les plantes de son amie Susan, les cadavres troués par balle de Craig et Dennis, dans les fauteuils du salon. C'est à travers les yeux d'Alice qu'on suit toute l'enquête, et l'histoire de cette bande de copains venus s'installer à New-York quelques années auparavant pour suivre justement Craig et Dennis, en passe de devenir un groupe de rock à succès... Je n'en dis pas plus, le plaisir du thriller, c'est de se laisser mener par l'intrigue. La fin est un peu "à l'eau de rose" à mon avis, mais bon, il faut bien que le lecteur se détende après ce qu'on lui a graduellement fait subir...
Ce qui m'a frappée dans ce livre, c'est la sensualité de l'écriture. Quand l'auteur parle de sexe, de manière assez personnelle et sans fard, mais surtout peut-être de nourriture. Ses personnages mangent tout le temps, préparent de la nourriture, en achètent, vont au restaurant, et les conversations sont ponctuées de descriptions comme : "Alice ne put réprimer un haussement d'épaule, tout en mordant dans un ravioli au porc, chaud et moelleux." Ou bien "Elle porta un morceau de veau à ses lèvres, s'arrêta en route pour humer les effluves, puis le posa sur sa langue. Citron, poivre, persil, la chair tendre et laiteuse, une sauce veloutée à l'assaisonnement mystérieux." Ou encore : "Devant elles furent disposées deux assiettes ovales brûlantes remplies d'un steak rouge sombre à l'aspect savoureux. La viande qui s'offrait à son appétit, simple, habituelle, alléchante, emplit Alice d'un sentiment d'abondance. Elle y piqua sa fourchette et le jus jaillit." Bon, j'arrête là, d'ailleurs vous êtes sans doute déjà parti visiter ce que contient le frigo. A moins que vous ne soyez totalement hermétique à ce type d'évocation. Personnellement, j'aime manger, et ça ne me laisse pas indifférente. Surtout lorsque l'auteur brouille savamment les frontières entre sexe et nourriture...
Si Lire fait une critique plutôt positive, les bloggeurs ne sont pas enthousiastes. Sur Lego ergo sum, MDV, qui s'y connaît en polar, se doutait de l'identité de l'assasin quasiment depuis le début (c'est vrai que je fréquente assez peu ce genre littéraire, donc je suis en la matière une lectrice assez naïve et "bon public"), Allie l'a carrément trouvé pénible à lire, La Panthère rousse déclare "sans plus", mais renvoie vers une critique plus positive, sur Association de lecture Bibliopoche.
A vous de voir. Moi, je vais replonger dans mes rayonnages pour trouver ma prochaine lecture.
3 commentaires:
Effectivemet ça date!!
je l'avais aussi acheté grâce à cette fameuse tablette ;-)
Et je me souviens l'avoir apprécié.
Bon ça date d'il y a très vachement beaucoup de temps avant aujourd'hui!! ;-) A mon avis pas de 10 ans.... (c'est peut etre beaucoup, mais je suis sûre que ça fait au moins presque 8!)
Bonjour. Je découvre avec plaisir votre blog. Je ne connaissais pas ce livre de Jane Smiley, mais je me permets en revanche de vous recommander très chaudement "le paradis des chevaux" du même auteur, dont le titre un peu bêta ne doit pas rebuter. C'est une petite merveille sensible, drôle et inventive ! A très bientôt.
Diane.
Moi aussi je découvre votre blog.
J'aime bien Jane Smiley, j'ai lu aussi Moo, Une exploitation (mot à double sens ...)et le Paradis des chevaux. Elle mérite largement une découverte !
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