Je connaissais d'Henry James les gros romans, en particulier Portrait de femme, porté au cinéma par Jane Campion. J'avais noté la finesse d'analyse psychologique de l'auteur (un ami d'Edith Wharton, qui a la même finesse). Je n'imaginais pas qu'il ait pu la mettre au service d'une nouvelle quasi fantastique, comme "Le tour d'écrou". Dans ce récit raconté par la voix d'une gouvernante en charge de deux orphelins dans une maison de la campagne anglaise, il m'est arrivé plusieurs fois de relire une phrase, de revenir en arrière pour recouper des indices, me demander si j'avais rêvé, si la narratrice ou moi avait perdu les pédales... Jusqu'à la fin du récit, la narration posée et précise de la gouvernante, comme la subtilité des états d'âme des personnages - les siens en particulier, rendent crédible cette histoire de revenants pourtant tout à fait abracadabrante. Mais cette gouvernante nous apparaît comme une personne équilibrée, pragmatique, tout sauf fantasque en un mot, et les descriptions qu'elle donne des apparitions qui jalonnent le récit, comme les interprétations qu'elle fait du comportement des enfants, donnent une réalité tangible à cette histoire qui pourtant ne peut être réelle... Un excellent moment de dépaysement, une lecture qui intrigue et envoûte, comme les nouvelles de Maupassant. Je suis tombée dessus presque par hasard, dans une librairie d'aéroport ces derniers jours, alors que j'étais arrivée en avance et que j'avais besoin de me changer les idées après une semaine professionnelle chargée : un heureux choix, qui me donne envie de me plonger plus avant dans l'oeuvre de cet écrivain décidément très séduisant.
Peu de critique sur le net, juste un petit papier dans Lire à l'occasion de la nouvelle traduction, celle que j'ai lue d'ailleurs. Henry James est pourtant un classique... à lire sans modération !
5 commentaires:
pour ma par je n est pas compris l histoire de ce livre qui et vraiment dificille a lire pour des petit lecteur come moi ^^
j aimerais si possible un detaille plus apronfondis de cette lecture car tu a du la comprendre mieu que moi^^
merci d avance
un petit roman vraiment bien tourné aux limites du fantastique et de la psychologie... James avait-il lu Freud ?
Hum, bonne question Malaurie ! Mais James est de toute façon un fin observateur de la psychologie humaine...
j'ai trouvé ce livre vraiment difficil.C'est le titre qui m'a poussé à le lire mais je n'ai pas touvé de rapport entre l'histoire et celui-ci. Je dois faire un fiche de lecture pour vendredi 14 décembre sur le thème d'une métamorphose or il n'ya pas de transformation physique.Peut-être moral? Quelqu'un peut-il m'aider?
la signification du titre est expliquée au tout début dans le "prologue" à l'histoire de la gouvernante
quant à la métamorphose, elle est peut-être plus psycholgique que physique, quoi que certains passages se réfèrent explicitement à la métamorphose physique de Flora (qui d'une belle enfant pass à une vieille femme hideuse selon la gouvernante)
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