10.10.04

Les âmes grises, de Philippe Claudel

Prix Renaudot 2003, Prix des lectrices de Elle 2003... Pas forcément le genre de littérature que je lis habituellement : je me méfie des prix littéraires. Mais il me faisait de l'oeil sur la table de la bibliothèque de prêt que je fréquente épisodiquement, alors, je l'ai lu... et au fond je n'ai pas grand chose à en dire.

Le style est efficace, original, et crée une ambiance très spécifique, et très homogène d'un bout à l'autre du roman. L'auteur ne ménage pas ses personnages, et les croque même parfois avec férocité. Mais, même si bien sûr j'ai cessé de croire depuis longtemps que les humains étaient noirs ou blancs, j'ai achevé le livre un peu accablée : sommes-nous tous aussi gris que ces personnages ? Les relations humaines sont-elles si lourdes, toujours ? Bien sûr, le narrateur n'a plus vingt ans, et il est vrai qu'avec les années, on perd pas mal de ses illusions, et son insouciance aussi. Mais il n'est dans ce livre aucun personnage que j'aurais aimé être, dont j'aurais pu supporter la vie... Alors bien sûr, l'histoire est bien ficelée, on a envie d'en connaître le fin mot, même si je m'inscris en faux sur l'idée de "suspens à la Simenon" évoquée par certains critiques, et ça vous porte malgré tout jusqu'à la fin du livre. Mais elle laisse un goût amer dans la bouche, et peut-être en ce moment ai-je davantage envie d'être distraite...

D'autres avis, souvent plus enthousiastes que le mien, dans la revue Lire, et sur Alapage.

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