24.5.04

La splendeur des Lansing, d'Edith Wharton

Au travers de ses différents romans et nouvelles, Edith Wharton nous propose une vision assez précise de la société occidentale, américaine et européenne, du début du XXème siècle. On y voit très bien se dessiner la naissance de la société "moderne" que nous connaissons. Les personnages sont la plupart du temps écartelés entre les valeurs morales anciennes, et l'aspiration à une plus grande liberté, de moeurs et de mouvement, souvent aussi au désir de puissance et de réussite. Je ne sais pas si elle avait déjà conscience de ce que deviendrait notre société, du résultat de cette transformation qu'elle nous donne à voir "en direct". Mais je trouve intéressant, presque un siècle plus tard, de plonger dans les racines du changement, de vivre les dilemmes et les questionnements de ses personnages... ou au contraire leur inconscience, qu'elle fouille d'une plume acérée, et sans complaisance.
"La splendeur des Lansing" n'échappe pas à la règle, et offre donc le même intérêt que le reste de l'oeuvre (ou du moins ce que j'en ai déjà lu). Elle nous plonge dans un de ces "suspens psychologiques" dont elle a le secret, et on a souvent envie de chuchoter à l'oreille des personnages pour leur livrer les pensées des autres protagonistes, et leur éviter de tout gâcher par un comportement trop guindé... ou parfois au contraire trop "libertaire" et "bravache". Mais pour une fois, les personnages de ce livre agissent pour finir dans le sens de leurs sentiments profonds, méprisant les règles établies de leur environnement social. Donc, exceptionnellement, on a droit à une "Happy end", sans mièvrerie aucune cependant (Wharton est tout sauf mièvre), mais au prix d'un vrai choix, qui, à peine transposé, reste à mon avis tout à fait d'actualité !

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