Depuis l'adolescence, je suis particulièrement friande de romans historiques se déroulant au Moyen-Age, et de littérature de l'époque. J'ai ainsi dévoré les romans de la Table Ronde, Tristan et Yseult, mais aussi les ouvrages de Jeanne Bourin et Zoé Oldenbourg, en vogue à l'époque.
Quand j'ai découvert les romans de Bernard Mahoux, dans la petite librairie d'un château cathare visité au printemps dernier, je n'ai évidemment pas résisté, et j'ai acheté d'un bloc les 4 volumes de la première époque, qui correspond à la vie de Roger Trencavel et de son épouse Adelaïs, fille du comte de Toulouse, mariée par son père à son pire ennemi pour tenter d'apaiser le conflit... et de mettre la main sur la puissante vicomté de Trencavel, qui rassemble entre autre Carcassonne, Albi, Béziers, la Montagne Noire, et s'étend jusqu'au littoral méditerranéen. Ce territoire fut à la fois le berceau du catharisme et le siège des plus violents affrontements entre l’Église romaine et les adeptes de cette nouvelle religion.
Bernard Mahoux s'appuie sur une solide connaissance historique, installant son roman dans les zones d'ombre de la grande histoire, sans en dénaturer les événements connus. Il y donne chair, vie et sentiments aux personnages qui en furent les acteurs, dans une cascade d'intrigues qui maintiennent le lecteur en haleine tout au long des gros volumes. Le personnage d'Adelaïs, qui raconte à la première personne les épisodes auxquels elle est directement mêlée, est particulièrement attachant et séduisant, par son indépendance d'esprit et son caractère entier. Homme ou femme, il ne fallait pas être une mauviette pour survivre à cette époque, et elle n'a pas moins de courage que ses valeureux chevaliers.
L'auteur restitue aussi une description intéressante de la vie quotidienne de l'époque, de ses activités artisanales, agricoles et minières, et une belle évocation de la culture du pays d'Oc, avec ses troubadours et la fine amor. Nous découvrons une civilisation à la fois raffinée et barbare, qui mêle allègrement le pragmatisme le plus cru aux superstitions les plus ahurissantes.
Une manière plus que plaisante de prendre connaissance d'un moment clef de l'histoire de ma région d'adoption, de mieux comprendre les enjeux, tout autant politiques et économiques que religieux évidemment, du combat contre les Cathares, et de mieux connaître une civilisation qui m'a toujours fascinée.
Inutile de dire qu'avant même de refermer les dernières pages du 4ème volume, je suis allée acheter les 3 suivants, qui nous narrent l'histoire du fils de Roger Trencavel, Raimon-Roger, qui entre autres sera confronté à Simon de Montfort lors de la croisière contre les Albigeois.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire