Et mon cœur transparent, de Véronique Ovaldé

J'ai acheté ce livre dans une librairie du quartier de La Villette, alors que nous nous rendions à la Cité de la Musique. Je devais avoir entendu parler de l'auteur à la radio, le titre et la couverture m'ont plu, et il m'attendait depuis lors sur l'une des étagères surchargées de ma bibliothèque.

Et mon cœur transparent est d'histoire d'un deuil, celui que Lancelot doit faire de sa compagne Irina, retrouvée morte dans une voiture au fond d'un fleuve. Cette disparition sera d'autant plus douloureuse qu'il découvre, par fragments épars, qu'Irina avait une double vie qu'il ne soupçonnait pas. Mais que connaît on vraiment de ceux qu'on aime et dont on partage la vie ? A-t-il, consciemment ou non, refusé de voir et d'entendre ce que peut-être elle aurait aimé partager avec lui ? Lancelot va faire une sorte de voyage initiatique, cherchant et refusant à la fois de savoir la vérité, qu'il finira pourtant par comprendre, et à laquelle il va même adhérer.

J'ai bien aimé ce personnage un peu lunaire, éminemment solitaire et en dehors des réalités pratiques du monde, qui voit des choses que d'autres ne voient pas, alors que ce qui fait le quotidien de la plupart de ses congénères lui passe tout à fait au dessus de la tête. Je me sens de plus en plus comme lui au fil que les années passent, et me suis donc sentie tout à fait à mon aise dans le monde décalé de Véronique Ovaldé.

Le roman a été primé, et est de manière générale plutôt apprécié des lecteurs, sur CritiquesLibres ou Babelio, même si certains, comme Clarabel, sont plus mitigés.