4.2.07

Les Chroniques de San Francisco, d'Armistead Maupin

On m'en avait parlé, mais je ne les avais jamais lues. J'avais acheté le premier tome il y a un moment, en me disant prudemment que je n'étais pas sûre d'aimer... Je l'ai emporté avec moi aux Etats-Unis début janvier... mais je n'ai pas eu une minute pour lire, à peine les guides touristiques. Je me suis plongée dedans en rentrant de San Francisco... et je me suis dépêchée d'aller acheter les cinq tomes suivants : pas question de rester en panne au milieu d'une lecture aussi prenante ! J'ai tout dévoré en deux semaines. Maupin est très facile à lire, et c'est une lecture très distrayante.

Je suis d'accord avec les critiques mentionnées en quatrième de couverture, qui parlent d'une sitcom littéraire. C'est monté exactement comme une série télé, entremêlant le quotidien d'une petite dizaine de personnages, les chapitres s'interrompant toujours sur un suspens qui vous invite à poursuivre la lecture.

Les six tomes se déroulent sur vingt ans à peu près, du milieu des années 70 au début des années 90, et nous entraînent dans la révolution gay, jusqu'à la catastrophe du sida. Mais Maupin n'est jamais triste, à peine mélancolique parfois, et le plus souvent très enlevé. Les personnages sont bien campés, Les Chroniques mêlant des caractères assez ordinaires avec des personnalités plus marginales, tel le transsexuel qui est un peu la mère de toute la petite communauté... et le père biologique de l'un des personnages. Mais on y cotoie aussi la bourgeoisie locale, parfaitement déjantée, des gays et des lesbiennes évidemment, et on y voit se construire peu à peu une star de la TV, qui n'hésitera pas à tout sacrifier à son ambition.
Certains rebondissements sont totalement improbables, un peu moins peut-être dans le dernier tome, et j'aime assez personnellement que l'auteur ne se censure pas pour faire plus vraisemblable... sans arriver d'ailleurs à trancher vraiment sur ce qui l'est ou pas, la réalité dépassant parfois la fiction.

On y retrouve aussi le charme de San Francisco, "l'une des belles villes du monde", comme l'a dit l'un des collègues qui m'y accompagnait, et qui la connaît bien. Indéniablement, cette ville est attirante. Plus "cool" que New-York et néanmoins très vivante, moins fascinante peut-être que la grosse pomme, mais avec une douceur de vivre qui je l'avoue ne me déplairait pas, et qu'on saisit assez bien dans Les Chroniques de Maupin.

Les épisodes, initialement parus en feuilleton dans le San Francisco Cronicle, sont bien sûr devenus une série TV, pour les trois premiers tomes uniquement, et continuent de plaire aux lecteurs, si j'en crois les critiques que j'ai pu grapiller ici et là. On peut en lire une bonne quantité sur A à Z Guide de la bonne lecture. Chronic'art a aussi aimé. Le Temps a reparlé des Chroniques à l'occasion de leur sortie en deux volumes aux éditions de l'Olivier. L'Huma propose une intéressante interview de l'auteur, au sujet de son dernier bouquin, mais dans lequel on reparle des Chroniques. Enfin, l'auteur et l'ouvrage ont leur page dans Wikipedia.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Centrées autour d'un petit nombre de personnages extraordinairement attachants et humains (Mme Madrigal, Mary Ann, Brian, Mouse, Mona, DeDe Halcyon Day...), et d'un lieu (le 28 Barbary Lane), l'ensemble des Chroniques de San Francisco, oeuvre d'un conteur, plein de verve et d'humour, constituent une extraordinaire fresque sociale, d'abord remplie de fantaisie, lorsque l'action se situe durant les " années SIDA", puis empreinte de gravité.
j'ai adoré cette série...

Septentria a dit…

Beaucoup aimé aussi, et même relus, 2 fois, je crois! Par contre, je n'ai jamais cédé à la curiosité de regarder les téléfilms qui en ont été faits... Peur d'être déçue! ;-)

Anonyme a dit…

Même s'il est vrai que l'on est souvent déçus d'un film quand on a aimé un livre, les téléfilms tirés des chroniques de San Francisco sont assez réussis.

Anonyme a dit…

je ne sais pas si tu as vu qu'un 7è volume sortait cette semaine, une sorte de suite qui est parait-il très bien (dixit un amoureux de la série, qui a lu ce 7è volume en anglais)

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