Et si l'arme ultime était la poésie ? Tel est le postulat de ce nouveau roman du "maître" Somoza. Mais ne vous méprenez pas : il ne s'agit pas de s'en servir pour adoucir les moeurs, ni de bâtir un monde "poétique" ! Somoza n'est pas précisément un tendre, et j'avoue que je ne supporterais pas de voir au cinéma certaines des séquences du roman.
Situons le contexte. Le pouvoir des mots est quasiment infini. C'est ce que savent les treize dames du roman. Mais si elles sont capables d'identifier et de prononcer comme il convient les vers qui leur confèrent un pouvoir quasiment sans limite, elles ne savent pas les inventer. C'est pour cela que depuis la nuit des temps, elles inspirent les poètes, à la fois créateurs des mots et des séquences magiques, et instruments entre les mains des dames. Ces dernières se réincarnent au fil des siècles sous différentes formes humaines. Et si elles se présentent la plupart du temps sous une apparence corporelle sublime, elle se livrent à de féroces luttes de pouvoir, où tous les moyens sont bons pour triompher de leurs rivales. C'est ainsi qu'elles inspirent d'étranges rêves à Salomon Rulfo, le fou de poésie, Raquel, la prostituée hongroise, et même Eugénio Ballesteros, le médecin pragmatique, qui vont se retrouver embarqués dans une invraisemblable épopée... Je n'en dirai pas davantage, car il y a un suspens qu'il convient de préserver pour que le plaisir de la lecture reste intact !
Au passage, Somoza, qui ne l'oublions pas est psychiatre de formation, nous livre quelques sujets de réflexion sur le rôle du passé, de l'amour et du deuil des êtres chers. Et continue d'interroger les relations entre l'art et le pouvoir, comme il le faisait déjà, sous un angle différent, dans Clara et la pénombre.
Pour vous faire une opinion avant de plonger dans cette passionnante lecture, vous pouvez lire les critiques, plutôt flatteuses, de Zone Littéraire, Panorama du Livre, A voir, à lire, Le Temps, L'Express Livres, ou celles plus mitigées d'Evène.
Vous pouvez aussi consulter le blog d'une libraire, Cécilialit, et Mes Lectures, le blog de Babarella sur OverBlog.
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